Comment soigner l’hyperhidrose palmaire ?

Si vous vivez avec une hyperhidrose palmaire et avec tous les impacts négatifs et les défis qui l’accompagnent, vous n’êtes pas seul ! Par exemple, Caryn Toriaga est une flûtiste professionnelle atteinte d’hyperhidrose palmaire. Le récit de son parcours dans cette vidéo peut vous être utile. Regardez-la maintenant.

Les mains moites posent de nombreux problèmes et peuvent sérieusement interférer avec les relations intimes, les tâches au travail, à l’école et dans la vie quotidienne, ainsi qu’avec les activités récréatives et sociales. Des activités courantes et nécessaires telles que l’écriture, le dessin, l’utilisation d’écrans tactiles, la pratique d’un sport ou d’un instrument de musique et la préhension d’outils peuvent toutes devenir très difficiles lorsque les mains sont glissantes à cause de la sueur. Les personnes dont les mains sont extrêmement moites peuvent même subir des chocs électriques, faire tomber des objets et rencontrer des difficultés à conduire. La gêne, l’anxiété, la peur, les situations sociales embarrassantes et la stigmatisation sont des expériences très courantes pour les personnes atteintes d’hyperhidrose palmaire, en particulier lorsqu’il s’agit de tenir la main, de serrer la main et d’autres formes de toucher. En effet, la recherche montre que l’hyperhidrose palmaire a l’impact négatif le plus important sur la vie des patients par rapport à n’importe quelle autre affection cutanée.

Traitements de la transpiration des paumes

Heureusement, il existe des traitements pour l’hyperhidrose palmaire, qui varient en fonction du pays dans lequel vous vivez. Les options sont les suivantes

Antitranspirants

Les anti-transpirants constituent votre première ligne de défense contre la transpiration des paumes et sont très utiles lorsqu’ils sont associés à d’autres traitements. Les antisudorifiques sont non invasifs, topiques (appliqués sur la peau) et disponibles en différentes concentrations. Vous avez peut-être déjà essayé les formes les plus douces (produits « ordinaires » en vente en supermarché). L’étape suivante consiste à essayer un produit plus puissant, comme ceux qui sont vendus en pharmacie.

Pour optimiser l’efficacité des antisudorifiques et minimiser les risques d’irritation de la peau:

• Appliquez la règle des trois S. Appliquez les antisudorifiques le soir avant de vous coucher sur une peau complètement sèche et saine.
• Ne jamais envelopper ou couvrir les mains de manière qu’elles ne puissent pas respirer lorsque vous y appliquez un antisudorifique. C’est un moyen infaillible d’irriter la peau.

Ionophorèse

Si les antisudorifiques ne vous apportent pas le soulagement de l’hyperhidrose palmaire dont vous avez besoin, l’iontophorèse est une autre option. Lorsque le bon appareil est utilisé, et utilisé correctement, l’ionophorèse a démontré des taux de réussite impressionnants pour les personnes souffrant de transpiration des paumes (81% de réduction de la transpiration dans les études). Pour en savoir plus, consultez notre page sur l’ionophorèse (y compris des conseils sur la manière d’obtenir les meilleurs résultats avec l’ionophorèse).

Points clés :

• Un appareil médical est utilisé pour pratiquer la ionophorèse à domicile ou dans un cabinet médical.
• La plupart des appareils utilisent des bacs d’eau du robinet peu profonds pour conduire un léger courant électrique à travers la surface de la peau.
• On ne sait pas exactement comment et pourquoi la ionophorèse fonctionne, mais c’est le cas !

Injections de toxine botulique

La toxine botulique (également connu sous le nom d’onabotulinumtoxinA) est un autre traitement de la transpiration des paumes. Un professionnel de la santé expérimenté peut injecter de la toxine botulique dans vos paumes afin de réduire considérablement la transpiration. Dans une étude portant sur l’utilisation de la toxine botulique pour l’hyperhidrose palmaire, 90 % des patients ont constaté une amélioration de leurs symptômes. Les effets sont durables (environ 6 mois) mais les injections peuvent être douloureuses. Les professionnels de santé expérimentés se tournent vers des techniques de glaçage et/ou de vibration pour les soulager.

Médicaments oraux

Il existe un certain nombre de médicaments oraux (pris par la bouche) délivrés sur ordonnance qui peuvent être utilisés pour aider à gérer la transpiration excessive, soit seuls, soit (plus souvent) en association avec d’autres traitements. Les plus couramment utilisés sont les anticholinergiques. Ces médicaments agissent de manière systémique (dans l’ensemble du « système » de l’organisme) pour limiter la transpiration. Ils empêchent la stimulation des glandes sudoripares et diminuent la transpiration globale. Dans deux études, plus de 80 % des patients ont signalé une amélioration des symptômes en utilisant un anticholinergique oral ; la sécheresse buccale était l’effet secondaire le plus fréquent. L’essentiel est que ces médicaments ne soient pas utilisés seuls, mais combinés à d’autres thérapies afin d’optimiser leurs bénéfices et de minimiser les effets secondaires tels que la sécheresse des yeux, la sécheresse de la bouche, les crampes musculaires, la constipation et la rétention urinaire. Il faut parfois du temps pour que les doses de médicaments oraux atteignent le niveau optimal (le niveau où ils sont utiles, mais ne provoquent pas d’effets secondaires ingérables) et les praticiens commencent souvent par administrer aux patients une faible dose, puis augmentent les doses en fonction des besoins. Les doses peuvent également être ajustées en fonction des saisons et du temps. Les patients âgés de plus de 65 ans, les personnes souffrant de certaines pathologies, les athlètes et toute personne travaillant à l’extérieur par temps chaud doivent faire preuve de prudence avec ces médicaments et discuter des effets secondaires et des risques de surchauffe avec leur médecin.

Qbrexza

Un nouveau traitement sur ordonnance, dont la vente n’est pas autorisée en France, contenant un médicament anticholinergique à appliquer sur la peau, appelé Qbrexza, pourrait être utile pour traiter la transpiration des paumes. La FDA américaine a approuvé ce traitement topique pour traiter la transpiration excessive des aisselles, mais certains médecins pourraient envisager de l’utiliser « en dehors des indications » pour les mains. Le Dr David Pariser, cofondateur et membre du conseil d’administration de l’IHhS, a mené des recherches sur la meilleure technique d’utilisation du Qbrexza pour l’hyperhidrose palmaire. Les résultats ont été publiés dans le Journal of Drugs in Dermatology. L’étude a révélé que l’application du tissu Qbrexza sur les deux mains (jusqu’à ce que le tissu soit sec, soit environ 3 minutes), le port de gants en coton propres pendant 30 minutes et le lavage des mains permettaient d’obtenir les meilleurs résultats en matière de réduction de la transpiration, avec le moins d’effets secondaires possible.

La sympathectomie thoracique endoscopique (STE)

Lorsque tous les autres traitements ont été essayés, adaptés aux circonstances individuelles, combinés de manière nuancée, et qu’ils se sont avérés inefficaces, le traitement chirurgical de la transpiration palmaire excessive peut être une option, mais doit être envisagé avec précaution.

La STE est considérée comme une solution de dernier recours, car elle provoque souvent une transpiration compensatoire grave et irréversible (transpiration excessive sur de grandes parties du corps ou sur l’ensemble du corps). Plusieurs études ont indiqué que la transpiration compensatoire se produit chez 80 à 95 % des personnes après une STE et peut constituer un handicap à vie qui, pour beaucoup, peut être pire que leur problème de transpiration initial. Parmi les autres effets secondaires possibles de la STE, citons l’hypotension extrême (baisse de la tension artérielle), l’arythmie (troubles du rythme cardiaque) et l’intolérance à la chaleur. La plupart des experts ne recommandent pas la chirurgie de la STE en raison de ces graves effets négatifs. En fait, si la STE a d’abord été pratiquée en Suède, elle est désormais interdite dans ce pays en raison de ses effets secondaires. Dans les pays où la STE est encore pratiquée, les chirurgiens doivent soigneusement sélectionner les patients potentiels et les informer afin qu’ils comprennent pleinement la possibilité d’une efficacité limitée et les risques de complications telles que la transpiration compensatoire. En savoir plus sur la STE et ses risques.

Article traduit est adapté au français depuis l’article de la Société Internationale de l’hyperhidrose.